PROVENCE BASKET: MARSEILLE, CITÉ FOSSÉENNE

Provence Basket sur le Vieux-Port de Marseille - Ph: Guillaume Chagnard

Prévue pour 2016, la métropole Aix-Marseille-Provence a déjà son équipe. Sous la houlette d'Antony Thiodet, ex-directeur de la régie publicitaire de Fos Ouest Provence Basket, la formation basée à Fos-Sur-Mer fait peau neuve. Depuis cette saison, le club se nomme désormais « Provence Basket » et tente d'affirmer une identité métropolitaine, son ambition. 

Six, c'est le nombre de saisons passées en Pro B par la formation fosséenne. Souvent présent en Play-off, Provence Basket peine pourtant à s'affirmer comme un candidat sérieux à l'accession en Pro A. Conscients de leur incapacité à pousser leur équipe plus haut - par manque de moyens financiers notamment - les dirigeants du club décident de faire appel à Anthony Thiodet. L'opportunité est saisie : Fos Ouest Provence sera le club de la métropole Aix-Marseille ; Provence Basket est né. Malgré les difficultés rencontrées avec la municipalité de Fos-Sur-Mer ou le SAN Ouest Provence, le projet est soutenu financièrement par le conseil municipal de Marseille et le conseil général. Un appui qui permet au club de façonner sa nouvelle image; mais attention, pas question d'abandonner l'identité du club. Pour Tanguy Ramassamy, pivot de l'équipe « ce projet a un impact financier avantageux, mais il permet surtout de toucher un public plus large ; primordial pour devenir un grand club ».

Une indispensable relocalisation

Pour être en adéquation avec l'ampleur du projet, les « BYers » (surnom de l'équipe) disputent une partie leurs matchs à domicile au Palais des Sports de Marseille. Habitués à évoluer à Fos dans la petite halle Parsemain, les quelques 7 000 places de l'enceinte marseillaise rendent le fossé parfois difficile à enjamber. « On à nos repères à Fos. Jouer à Marseille, c'est comme un déplacement à l'extérieur » regrette Tanguy Ramassamy. Et pour cause, l'équipe laisse filer beaucoup de points lors de ses matchs à Marseille.

Mais le handicap est vite compensé. Car s'ils sont plus performants dans leur cocon fosséen d'une centaine de place, la ferveur n'est évidemment pas comparable. « C'est plus agréable de jouer dans une grande salle, puis l'ambiance y est chaude, comme toujours à Marseille » confie le pivot des BYers. Même si le club n'est pas historiquement basé dans la ville, le public – souvent élevé au football - découvre le basket et répond présent à chaque rencontre (près de 2000 spectateurs le 6 mars, face à Lille).

La Pro A dans le viseur

Mais devenir le club de la métropole, c'est surtout la possibilité d'enfin viser l'accession en Pro A. Avec un budget d'1,5 Million d'Euros - le 14e budget de la Ligue sur 18 clubs - il fallait nécessairement se tourner vers une grande ville, d'où l'idée de Marseille. Présents en Play-offs ces quatre dernières années, c'est peut-être ce qui manquait au club ; un grande salle, des spectateurs en nombre, et la capacité de fédérer tous les clubs marseillais autour de son image et de ses structures, avec un centre de formation qui doit voir le jour du côté de Luminy.

Pourtant, après un début de saison poussif, Provence Basket pointe à la 11e position de Pro B, à deux places des phases finales. Ce mauvais départ peut notamment s'expliquer par les blessures qui ont touché l'effectif. D'abord le capitaine Mamadou Dia puis celle de Tanguy Ramassamy. Alors que les résultats s'améliorent, c'est au tour de l'ailier fort Chris Davis de rejoindre l'infirmerie. Pour Ramassamy, champion de Pro B avec l'Elan Béarnais en 2010, les play-offs sont pourtant toujours envisageables : « Il faut faire une série positive pour lancer une dynamique de victoire. Cela pourrait nous permettre de battre nos concurrents directs ».

Sur le plan sportif, la saison de Provence Basket est loin d'être terminée. Pourtant, « l’instabilité institutionnelle » du territoire provençal laisse l'homme fort de Fos, sceptique. Antony Thiodet s'est ainsi retiré du projet ; il reste 18 matchs aux « BYers » pour lui donner tort.


Vladimir CRESCENZO (@LePronographe)